Nouveaux droits de douane américains sur le bois d’œuvre et les meubles en bois
L’administration américaine a annoncé, le lundi 29 septembre, l’imposition de nouveaux droits de douane sur les importations de bois d’œuvre, de bois de construction et de meubles en bois, en vertu de l’article 232 de la Loi sur l’expansion du commerce. Cette décision repose sur une justification liée à la sécurité nationale, une interprétation qui soulève des préoccupations dans le contexte d’un marché nord-américain historiquement intégré.
Les droits suivants entreront en vigueur le 14 octobre 2025 :
- 10 % sur le bois d’œuvre et le bois de construction;
- 25 % sur les meubles en bois.
Une majoration supplémentaire est prévue au 1er janvier 2026, avec des droits pouvant atteindre 30 % pour les meubles rembourrés et 50 % pour les armoires de cuisine et de salle de bains en provenance de pays non liés par un accord commercial avec les États-Unis.

Le Canada, principal fournisseur de bois d’œuvre aux États-Unis, se retrouve une fois de plus en position de grande vulnérabilité. Les nouveaux droits de douane de 10 % annoncés par Washington viennent s’ajouter aux droits compensateurs (14,63 %) et antidumping (20,56 %), portant la charge tarifaire totale à 45,19 %. Ce niveau de taxation constitue un sommet historique et exerce une pression considérable sur le secteur forestier canadien. L’annonce survient alors que l’industrie est déjà fragilisée, comme en témoignent les nombreuses fermetures d’usines observées récemment.
Les droits de douane américains affaiblissent la compétitivité du bois d’œuvre canadien, poussant les acheteurs américains à privilégier le bois local. Bien que les États-Unis ne soient pas autosuffisants, les exportations canadiennes se poursuivent à des prix élevés, alors que le coût des tarifs est partagé entre les consommateurs et les industriels. Depuis 2017, les exportateurs québécois ont versé plus de 2 G$ en droits, alors que 38 % de la production est destinée au marché américain.
Les producteurs de bois en forêt privée sont des victimes collatérales du conflit qui vise avant tout la gestion des forêts publiques. Le bois de sciage résineux, pilier de leur mise en marché, voit sa valeur fragilisée par la baisse de revenus des scieries. Depuis 2017, la Fédération des producteurs forestiers du Québec réclame une exemption ciblée pour le bois d’œuvre produit à partir de bois rond issu de forêts privées dans une future entente à être négociée avec les États-Unis.
